Le territoire drainé par la rivière Chaudière
Le Comité de bassin de la rivière Chaudière s’occupe de la gestion de l’eau douce sur un territoire de plus de 6000 km2. Il couvre donc plusieurs régions administratives du Québec! Le bassin versant de la rivière Chaudière en quelques chiffres :
Superficie | 6 713 km² |
Régions administratives | Chaudière-Appalaches et Estrie |
Municipalités régionales de comté (MRC) | 7 MRC et la Ville de Lévis (hors MRC) |
Nombre de municipalités | 78 |
Nombre d’habitants | 179 000 |
Carte du bassin versant
La rivière Chaudière
La rivière Chaudière prend sa source au lac Mégantic, en Estrie. Puis, elle s’écoule sur 185 km jusqu’à rejoindre le fleuve Saint-Laurent, à Lévis. Elle est bordée tout le long par de nombreuses municipalités en Estrie comme en Chaudière-Appalaches.
Origine du nom
La rivière Chaudière a hérité de son nom des Français. Ce nom lui a été donné en référence aux excavations naturelles de forme circulaire, aujourd’hui appelées marmites, situées en bas des chutes, à Lévis. La force du courant fait tournoyer sur eux-mêmes des cailloux pendant plusieurs dizaines voire centaines d’années. Ce mouvement amène à creuser des trous qui ressemblent à des chaudières et qui sont observables en période de sécheresse.
On peut étendre la métaphore aux Chutes elles-mêmes, dont le mouvement de l’eau, comme en ébullition, rappellerait celui d’une chaudière fumante.
Tributaires de la rivière Chaudière
Les tributaires sont les cours d’eau qui rejoignent la rivière Chaudière pour l’alimenter. Ils sont nombreux sur le territoire. En voici quelques-uns sur lesquels nous travaillons depuis plusieurs années puisque les acteurs de l’eau du milieu en ont manifesté le besoin.
- Rivière Samson
- Rivière des Fermes
- Rivière Bras d’Henri
- Rivière Prévost-Gilbert
Usages de la rivière à travers le temps
D’après des sources datant du 17e siècle, les peuples autochtones, comme les Abénaquis empruntent déjà la Chaudière pour se rendre de la ville de Québec au Maine. Puis, elle devient rapidement une zone d’achalandage entre la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre.
On sait également que la rivière fût empruntée par les troupes du colonel Benedict Arnold venues de Boston pour attaquer Québec, en 1775, lors de la guerre de l’indépendance américaine.
Aujourd’hui, la Chaudière n’est plus un axe de transport de marchandises. L’eau de la rivière est toutefois exploitée par plusieurs municipalités pour assurer l’approvisionnement en eau potable de leurs citoyens et des industries locales (commerce, agroalimentaire, agricole…). La Chaudière est également un espace naturel d’intérêt pour contempler le paysage ainsi que pour les activités récréotouristiques (baignade, sports à pagaie).
La Chaudière, une rivière connue pour la récurrence de ses inondations
L’histoire de la rivière Chaudière est marquée par les inondations. Lorsque la glace fond sur les cours d’eau et les lacs, et que de fortes pluies se joignent à la partie, le niveau de la rivière augmente, de même que la vitesse d’écoulement de l’eau, entraînant des crues impressionnantes. Or, beaucoup de villes et villages sur le territoire se sont développés à proximité des rivières. De nombreuses habitations et infrastructures sont alors touchées par ces inondations. Voici quelques dates marquantes de ces vingt dernières années.
- 30 juin au 2 juillet 2002 : Des pluies diluviennes provoquent la crue des eaux de la rivière Chaudière. Plusieurs municipalités rapportent des dommages considérables. Certaines cultures de foin et de céréales sont perdues ou endommagées.
- 20 au 21 octobre 2006 : Plusieurs millimètres de pluie tombent dans la nuit. La rivière Chaudière et bon nombre de ses affluents débordent. Plusieurs bâtiments et maisons de Saint-Georges, de Beauceville et de Notre-Dame-des-Pins sont inondé
- 2011 : De passage, la tempête tropicale Irène fait sortir de son lit la rivière Beaurivage. Une douzaine de maisons sont inondées à Saint-Patrice-de-Beaurivage. Plusieurs autres cours d’eau se gonflent et causent des dégâts, notamment au réseau routier.
- Printemps 2019 : La crue printanière est dévastatrice, de celle qui n’arrive qu’aux 100 ans. Le bilan est élevé : près de 1 000 résidences inondées à Sainte-Marie, 300 à Beauceville, 200 à Vallée-Jonction et près de 200 à Cette année-là, les bureaux du COBARIC, alors situés à Sainte-Marie, se retrouvent eux-aussi sous l’eau.
Ces inondations récurrentes touchent particulièrement la Beauce, et font ainsi partie du patrimoine culturel de cette région. En effet, elles ont certainement leur rôle à jouer dans l’identité beauceronne, caractérisée par un fort esprit d’initiative mais aussi d’entraide. L’exposition « Au coeur de notre rivière Chaudière », montée en 2016 par la Société historique Sartigan, a mis en valeur l’attachement des habitants envers cette rivière, aussi capricieuse qu’elle puisse être! Sur le site de la société, on peut aussi retrouver les photographies et cartes postales de différentes époques, qui enrichissent l’iconographie du cours d’eau.