Historique

Pionnier dans la gestion de l’eau par bassin versant au Québec, le Comité de bassin de la rivière Chaudière (COBARIC) a été fondé en 1994. Sa mission consistait alors à proposer au gouvernement du Québec une approche originale et novatrice de gestion de l’eau adaptée au contexte québécois. La proposition du Comité fût la mise en place de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant.

En 1996, le COBARIC a réalisé un projet pilote de gestion intégré de l’eau par bassin versant et a rédigé le premier Schéma directeur de l’eau au Québec, l’ancêtre du Plan directeur de l’eau (PDE).

À la suite de l’expérience pilote du COBARIC et des audiences publiques sur la gestion de l’eau au Québec, le gouvernement du Québec a lancé, en novembre 2002, la Politique nationale de l’eau (PNE). De ce fait, il s’engageait à mettre en place la gestion intégrée de l’eau par bassin versant au Québec, de même qu’à soutenir financièrement et techniquement les 33 organismes de bassins versants (OBV) oeuvrant sur autant de rivières jugées prioritaires, dont la rivière Chaudière.

En 2009, la mission des OBV est définie par la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection. Ils ont, en vertu de celle-ci, la mission d’élaborer et de mettre à jour un plan directeur de l’eau, de le promouvoir et d’en suivre la mise en œuvre. Le gouvernement du Québec procède également au redécoupage du Québec méridional en 40 zones de gestion intégrée de l’eau afin de couvrir l’ensemble du Québec habité.

C’est également en 2009, que le COBARIC reçoit l’attestation gouvernementale de son Plan directeur de l’eau.

En 2009, le COBARIC crée le Système de surveillance de la rivière Chaudière (SSRC) en collaboration avec de nombreux acteurs. On compte, entre autres, la Conférence régionale des élus de la Chaudière-Appalaches, le ministère de la Sécurité publique, Innergex, ainsi qu’une dizaine de municipalités. Ce système permet de suivre en temps réel le niveau de l’eau (rafraîchissement des données aux 30 secondes) de la rivière Chaudière en période de crues. Les décideurs sont alors en mesure de prendre des décisions avec les inondations, ce qui permet de réduire l’importance des pertes matérielles et des risques d’atteinte physique des personnes.

Le 6 juillet 2013, un train de 63 citernes déraille sur la voie entre Nantes et Lac-Mégantic. La catastrophe entraîne le déversement d’environ 100 000 litres de pétrole dans la rivière Chaudière. Des mesures sont prises rapidement pour récupérer le pétrole et pour faire le suivi de la contamination, de Lac-Mégantic à Lévis. Certaines municipalités s’alimentant directement dans la rivière Chaudière prennent des mesures pour sécuriser leur approvisionnement en eau potable. L’équipe du COBARIC est déployée pour évaluer la présence de contaminants ainsi que les effets du déversement sur les poissons.

La Stratégie québécoise de l’eau 2018-2030 prend le relais de la Politique nationale de l’eau. Elle propose une vision rassembleuse pour 2030, de même que les grandes orientations qui permettront d’atteindre une gestion intégrée, durable et équitable des ressources en eau.

En 2018, le COBARIC coordonne la lutte à la berce du Caucase en Chaudière-Appalaches, en collaboration avec les huit autres organismes de bassin versants présents dans la région. Ce projet de quatre ans mènera à l’arrachage de plus de 250 000 plants de berce du Caucase.

La nouvelle Stratégie québécoise d’économie d’eau potable vise à assurer une gestion durable des ressources en eau et des actifs municipaux. Cette approche s’avère nécessaire pour garantir la pérennité des services d’eau aux citoyens et aux futures générations.

En juin 2019, le COBARIC tient 4 consultations publiques à Saint-Agapit, à Sainte-Marie-de-Beauce, à Lac-Poulin et à Lac-Mégantic pour prioriser les prochaines actions à mettre en place afin de préserver les ressources en eau du bassin versant de la rivière Chaudière. Ces priorités seront déposées au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques d’ici la fin de l’année 2019.

Au printemps 2020, le COBARIC reçoit un appui financier du gouvernement du Canada à valeur de 400 000 $ pour son projet de Remise en état et conservation de l’habitat du lac Mégantic et de son bassin versant. Au cours des cinq prochaines années, le COBARIC travaillera avec tous les acteurs du milieu pour réduire l’apport de sédiments et protéger l’habitat du poisson dans ce lac, qui constitue la source de la rivière Chaudière.

Aujourd’hui, le COBARIC veut plus que jamais favoriser la compréhension, le dialogue et la mise en place d’actions concrètes pour une gestion durable de la ressource eau de son bassin versant. Le COBARIC poursuit la concertation entre les usagers du bassin versant tout en incitant ces derniers à participer à la mise en œuvre ainsi qu’à la mise à jour du PDE.