Aménagez votre terrain, préservez l’eau!
En tant que propriétaire, vous avez un rôle clé à jouer pour préserver la qualité de l’eau des rivières et des lacs qui vous entourent. L’un des principaux ennemis de ces milieux : l’érosion du sol.
Elle peut vous faire perdre du terrain et transporte des sédiments jusqu’aux cours d’eau. Résultat : une eau plus trouble, une biodiversité menacée, et des milieux aquatiques fragilisés.
Bonne nouvelle : quelques bons réflexes peuvent faire toute la différence.
Voici des conseils concrets pour un terrain aménagé dans le respect la nature.
Vue d‘ensemble : un chalet construit en harmonie avec l’eau
1 - Barrière à sédiments / Ballots de paille
Les barrières à sédiments (ou clôtures anti-érosion) et les ballots de paille sont des outils temporaires utilisés pour empêcher la terre, le sable et la boue de se faire emporter par la pluie lors de travaux ou sur un sol à nu.
Pendant les travaux, placez des ballots de paille là ou l’eau ruisselle et contient des particules de sol. Bien installes, ils forment une barrière très efficace! Vous pouvez aussi en installer temporairement dans un fossé, en aval de votre chantier.
2 - Végétaux
Préservez autant que possible la végétation indigène, surtout près de l’eau. Si ce n’est pas possible, pensez a revégétaliser les parties mises a nu au cours de vos travaux.
Tonte fréquente, arrosage, utilisation de fertilisants et parfois même de pesticides, le gazon classique demande beaucoup d’entretien pour peu d’apport à la nature, c’est pourquoi il est recommandé d’opter pour des plantes indigènes* à la place.
*Une plante indigène, c’est une plante (herbes, arbustes et arbres) native de notre région, qui poussait ici bien avant l’arrivée de la tondeuse et du gazon Kentucky. Elle est adaptée au climat, au sol et aux insectes d’ici. Elle résiste mieux à la sécheresse, n’a pas besoin d’engrais, et n’appauvrit pas le sol.
3 - Noue enherbée
Une noue enherbée, c’est un fossé large et peu profond, facile à traverser, tapissé d’herbe ou de fleurs, parfois bordé d’arbustes ou d’arbres, qui sert à canaliser, ralentir et filtrer l’eau de pluie qui s’écoule d’un terrain. Contrairement à un fossé creusé à vif dans le sol nu, la noue est douce, verte et vivante.
4 - Gouttière déconnectée
C’est tout simplement une gouttière de toit qui ne se jette plus directement dans un tuyau d’égout ou un drain pluvial, mais plutôt dans un espace d’infiltration sur le terrain : un baril de récupération d’eau, un jardin de pluie, une bande gazonnée ou un bac filtrant.
C’est l’une des actions les plus simples et les moins coûteuses à mettre en place pour gérer l’eau de pluie sur son terrain.
5 - Jardin de pluie
Ce petit aménagement ornemental capte l’eau de pluie et l’infiltre lentement dans le sol. Un geste simple, efficace et esthétique!
6 - Bassin de rétention avec trappe à sédiments
Ensemble, ce sont des outils simples et robustes pour gérer les eaux de pluie. En ralentissant l’eau et en piégeant la boue, ils préviennent les inondations, évitent les dégâts et maintiennent la santé de nos rivières.
7 - Seuils de rétention
Ces amas de pierres, placés à intervalles dans un fossé, ralentissent le courant et réduisent l’érosion. Simple et efficace!
8 - Entrée de garage
Une entrée mal conçue peut transformer chaque pluie en problème. Avec les bons matériaux et quelques ajustements, vous pouvez laisser l’eau faire son chemin naturellement et sans dégâts. > Plus de détails.
Pas à pas : détails sur chaque aménagement préconisé (bienfaits et marche à suivre)
Barrière à sédiments et ballots de paille
C’est quoi une barrière à sédiments ou un ballot de paille?
Les barrières à sédiments (ou clôtures anti-érosion) et les ballots de paille sont des outils temporaires utilisés pour empêcher la terre, le sable et la boue de se faire emporter par la pluie lors de travaux ou sur un sol à nu.
Ils ne stoppent pas l’eau, mais ralentissent l’écoulement et laissent le temps aux sédiments (la boue) de se déposer avant d’atteindre un fossé, un ruisseau ou une route.
Quelle est la différence entre les deux?
La barrière à sédiments est une bande de tissu géotextile tendue entre des piquets. On l’enfonce légèrement dans le sol et on la fixe solidement. Elle suit les courbes de niveau pour capter le ruissellement en surface.
Le ballot de paille, lui, est posé au sol ou en travers d’un petit écoulement. Il agit comme un petit filtre qui retient la terre et ralentit l’eau.
On les utilise souvent ensemble ou en complément, selon la pente du terrain, la surface à protéger et le type de sol.
À quoi ça sert?
- Protéger les milieux aquatiques : Moins de boue dans l’eau = meilleure qualité de l’eau pour la vie aquatique.
- Limiter l’envasement des fossés et ponceaux : On évite de devoir tout déboucher après chaque pluie.
- Réduire l’érosion pendant les travaux : Dès qu’on remue la terre, il faut penser à retenir ce qui pourrait partir.
- Respecter les bonnes pratiques : C’est une mesure reconnue et souvent attendue lorsqu’on intervient dans un milieu naturel.
Comment les installer?
Pour les barrières à sédiments :
- Planter les piquets à intervalles réguliers (environ 2 m).
- Fixer le géotextile solidement, sans laisser de passage sous la barrière.
- L’enfoncer légèrement dans le sol (au moins 10-15 cm) pour éviter que l’eau passe dessous.
- Suivre les lignes de niveau pour freiner efficacement l’eau.
Pour les ballots de paille :
- Les poser en ligne, en quinconce si besoin, perpendiculairement à la pente.
- Les caler au sol, si besoin, à l’aide de piquets en bois.
- S’assurer qu’il n’y ait pas de passage entre le sol et le ballot.
À surveiller
- Pas éternels! Ces dispositifs sont temporaires. Ils doivent être retirés une fois que la végétation est bien en place ou que le risque d’érosion est passé.
- À entretenir après chaque grosse pluie : On vérifie s’ils tiennent bien, s’ils sont bouchés ou s’ils laissent passer la boue.
- Ne jamais laisser l’eau contourner : Il faut adapter l’installation au terrain pour éviter les points de fuite.
- À ne pas utiliser dans les écoulements forts : Ces outils sont faits pour les ruissellements faibles à modérés, pas pour les torrents.
Bon à savoir
- Ce sont des mesures peu coûteuses, faciles à mettre en œuvre, mais très efficaces si bien posées.
- Elles sont parfaites pour les chantiers temporaires, les entrées de terrain ou les zones fraîchement terrassées.
- Elles peuvent aussi servir en prévention, par exemple avant de creuser un fossé ou d’élargir un chemin forestier.
En résumé
Les barrières à sédiments et les ballots de paille sont des boucliers simples et efficaces contre la boue. Ils protègent les milieux naturels et évitent bien des dégâts quand ils sont bien installés… et bien entretenus. Un petit geste de prévention, pour un impact concret et visible.
Moins de gazon, plus de vie : végétaliser son terrain avec des plantes indigènes
Pourquoi remplacer le gazon?
Le gazon classique demande beaucoup d’entretien : tonte fréquente, arrosage, fertilisants, parfois même des pesticides. Et pourtant… il n’apporte presque rien à la nature.
En remplaçant une partie (ou la totalité) de son gazon par des plantes indigènes, on transforme un espace vide en milieu vivant, utile et résilient.
Diversifier les plantes sur son terrain : à quoi ça sert?
- Réduire l’entretien : Moins de tonte voire plus du tout, moins d’arrosage, moins de dépenses, et plus de temps pour profiter de la forêt.
- Attirer la biodiversité : Papillons, abeilles, oiseaux… tous profitent de ces plantes pour se nourrir, se reproduire et se cacher.
- Améliorer la santé du sol : Les racines profondes aèrent la terre, retiennent l’eau et préviennent l’érosion.
- Filtrer les eaux de pluie : Un terrain bien végétalisé absorbe l’eau comme une éponge, plutôt que de la laisser ruisseler vers les égouts ou les fossés.
- Créer un espace plus beau et vivant : Adieu la pelouse plate et monotone, bonjour les fleurs, les textures, les couleurs et la vie!
Par où commencer?
- Choisir un coin à transformer : Pas besoin de tout changer d’un coup! Un petit espace suffit pour démarrer.
- Préparer le sol : On peut tondre ras, couvrir de carton et de paillis pour étouffer le gazon existant, ou retourner légèrement la terre.
- Planter des espèces adaptées :
– Des fleurs vivaces comme l’asclépiade, l’échinacée ou le rudbeckia.
– Des graminées comme l’herbe aux écouvillons ou le calamagrostis.
– Des arbustes comme l’aronie, le sureau, la viorne ou le cornouiller. - Ajouter du paillis : Il aide à retenir l’humidité, réduit les mauvaises herbes et nourrit le sol.
- Observer, ajuster et laisser pousser!
À surveiller
- Attention aux espèces envahissantes : Ne pas planter n’importe quoi. Certaines belles plantes peuvent étouffer toute la biodiversité locale.
- Tolérer un peu de désordre : La nature n’est pas un tapis bien peigné. Et c’est tant mieux! C’est aussi ce que vous avez trouvé beau en arrivant…
- Ne pas tondre trop tôt au printemps : Laissez les tiges mortes quelques semaines de plus — elles abritent souvent les insectes utiles.
Bon à savoir
- De nombreuses municipalités acceptent — ou même encouragent — les aménagements sans gazon, surtout s’ils sont bien pensés.
- Il existe des pépinières locales spécialisées en plantes indigènes du Québec.
- Cette approche peut être aussi très esthétique : il existe des aménagements sobres, modernes, ou très champêtres.
En résumé
Végétaliser son terrain avec des plantes indigènes, c’est offrir un coup de pouce à la nature, tout en simplifiant son quotidien. C’est bon pour vous, bon pour la planète, et bon pour les générations à venir. Alors… et si on remplaçait un coin de pelouse par un petit coin de paradis?
Les noues enherbées : des fossés naturels qui font du bien
C’est quoi une noue enherbée?
Une noue enherbée, c’est un fossé large et peu profond, facile à traverser, tapissé d’herbe ou de fleurs, parfois bordé d’arbustes ou d’arbres, qui sert à canaliser, ralentir et filtrer l’eau de pluie qui s’écoule d’un terrain. Contrairement à un fossé creusé à vif dans le sol nu, la noue est douce, verte et vivante.
À quoi ça sert?
- Ralentir l’eau : L’herbe agit comme un filtre. L’eau qui s’y écoule perd de la vitesse, ce qui limite l’érosion.
- Filtrer naturellement : Les racines, les tiges et le sol captent les sédiments, les polluants et les débris.
- Favoriser l’infiltration : L’eau s’infiltre doucement dans le sol au lieu de partir en ruissellement vers les rivières.
- Réduire les inondations : En stockant temporairement l’eau, les noues peuvent aider à éviter les débordements en aval.
- Créer de la biodiversité : Une noue bien végétalisée attire les insectes pollinisateurs et les oiseaux.
Où et comment on les installe?
Où?
Sur un terrain en pente douce, là où l’eau de ruissellement tend à s’accumuler (en bordure de chemin, au pied d’un talus, près d’une entrée de cour…). Elles peuvent aussi être reliées à des drains ou à des gouttières.
Comment?
- Tracer un léger creux : Creuser une légère dépression dans le sol en forme de « V » très évasée, peu profonde (environ 30cm/1pied) et très large.
- Végétaliser : On sème un mélange de graminées ou de plantes vivaces adaptées au sol. On peut aussi poser du paillis ou du gazon en rouleau pour stabiliser rapidement.
- Favoriser l’infiltration : Si le sol est compacté, on peut le décompacter et ajouter un peu de compost sableux pour améliorer la percolation.
À surveiller
- Éviter le compactage : Ne pas rouler dessus avec des véhicules, et éviter les sols trop tassés qui empêchent l’eau de s’infiltrer.
- Entretien simple mais essentiel : Une tonte légère une à deux fois par an suffit (jamais trop ras!). On retire les déchets, on évite les plantes envahissantes, et on s’assure que l’eau s’écoule bien.
- Pas une rigole creusée n’importe comment : Une noue efficace est pensée pour ralentir, filtrer, et rediriger l’eau, pas juste pour l’évacuer au plus vite.
Bon à savoir
- Les noues peuvent être intégrées harmonieusement au paysage, et même embellir un terrain.
- Elles sont peu coûteuses à mettre en place et peuvent être réalisées sans machinerie lourde.
- Elles sont particulièrement utiles dans les milieux forestiers ou naturels où l’on souhaite préserver la beauté du site tout en gérant l’eau intelligemment.
En résumé
Les noues enherbées sont une façon simple, naturelle et efficace de gérer l’eau de pluie tout en protégeant l’environnement. Elles permettent de réduire les inondations, de préserver la qualité de l’eau et de ramener un peu de vie dans les zones aménagées.
Déconnecter sa gouttière : un petit geste, de grands effets!
C’est quoi, une gouttière déconnectée?
C’est tout simplement une gouttière de toit qui ne se jette plus directement dans un tuyau d’égout ou un drain pluvial, mais plutôt dans un espace naturel d’infiltration sur le terrain : un baril de récupération d’eau, un jardin de pluie, une bande gazonnée ou un bac filtrant.
L’idée? Ralentir l’eau de pluie, la faire infiltrer dans le sol, et éviter de saturer inutilement le réseau de drainage ou les fossés.
Déconnecter sa gouttière : à quoi ça sert?
- Limiter les risques d’inondation : Moins d’eau envoyée d’un coup dans les rivières = moins de débordements.
- Soulager les fossés et les ponceaux : On évite de leur faire avaler toute la pluie du toit d’un seul coup.
- Filtrer l’eau à la source : En passant dans le sol et la végétation, l’eau se nettoie naturellement.
- Protéger les ruisseaux : Moins de ruissellement direct = moins d’érosion, de boue et de pollution dans les milieux aquatiques.
- Recharger la nappe phréatique : L’eau retourne dans le sol au lieu de s’échapper trop vite.
Comment on fait ça?
- On coude le tuyau de descente de la gouttière à environ 15 à 30 cm du sol.
- On redirige l’eau vers un espace absorbant :
– une chaussée perméable,
– une noue enherbée,
– un jardin de pluie,
– ou tout simplement une zone gazonnée en pente douce, à au moins 1 à 2 mètres des fondations. - On stabilise le sol à la sortie avec quelques pierres ou une petite tranchée de dispersion pour éviter les éclaboussures ou l’érosion.
- Optionnel : un baril récupérateur d’eau peut être installé pour arroser le jardin!
À surveiller
- Éloigner l’eau de la maison : Toujours s’assurer que l’eau ne retourne pas vers les fondations ou le drain français.
- Pas sur un sol compacté ou imperméable : L’eau doit pouvoir s’infiltrer.
- Ne pas diriger vers un terrain voisin : L’eau de pluie ne doit pas causer de problème ailleurs.
- Entretien minimal : Nettoyer la sortie et enlever les feuilles si nécessaire.
Bon à savoir
- C’est l’une des actions les plus simples et les moins coûteuses à mettre en place!
- Plusieurs municipalités encouragent cette pratique avec des programmes de subvention ou de soutien technique.
- Cela peut se faire en quelques heures, avec des outils de base.
En résumé
Déconnecter sa gouttière, c’est un geste simple, intelligent et écolo. En redirigeant l’eau de pluie vers le sol au lieu des égouts ou fossés, on participe activement à réduire les risques d’inondation, à protéger les cours d’eau, et à améliorer la résilience du territoire. Un petit tuyau… pour un grand changement!
Le jardin de pluie : beau, simple et utile
C’est quoi un jardin de pluie?
Un jardin de pluie, c’est une dépression aménagée dans le sol, remplie de plantes vivaces ou de roches, qui capte l’eau de pluie provenant d’un toit, d’une entrée de cour, d’un chemin ou d’un terrain en pente. L’eau y est retenue temporairement, puis filtrée et absorbée par le sol et les plantes.
C’est à la fois un outil de gestion des eaux pluviales… et un aménagement paysager!
À quoi ça sert?
- Réduire les inondations locales : Il capte une partie de l’eau de pluie qui, autrement, ruissellerait vers la rue ou les fossés.
- Filtrer les polluants : Avant de s’infiltrer, l’eau traverse un sol végétalisé qui retient les sédiments, les huiles, les débris et autres polluants.
- Favoriser la recharge des nappes souterraines : L’eau retourne dans le sol plutôt que de filer vers le fossé ou les cours d’eau.
- Créer un coin de biodiversité : Le jardin attire les pollinisateurs, les papillons, les oiseaux et ajoute de la vie au paysage.
- Améliorer l’esthétique du terrain : C’est un jardin! Beau à regarder, facile à intégrer, personnalisable selon vos goûts.
Le fonctionnement d’un jardin de pluie
L’eau de pluie est redirigée vers le jardin à partir d’une gouttière, d’un drain ou d’un point bas du terrain. Le jardin, légèrement creusé, agit comme une cuvette :
- L’eau arrive doucement dans le jardin.
- Elle s’accumule temporairement (quelques heures après une pluie).
- Elle est absorbée par le sol ou par les plantes.
- Le surplus, s’il y en a, s’écoule lentement vers le réseau d’eau existant ou un autre point de drainage.
Grandes étapes d’aménagement
- Choisir l’endroit : À distance de la maison (au moins 3 m des fondations), dans une zone en pente douce où l’eau converge naturellement.
- Creuser une dépression : La profondeur dépendra du site (type de sol, pente, espace…), avec des bords en pente douce.
- Préparer le sol : Mélanger de la terre, du compost et du sable pour un sol drainant.
- Planter intelligemment : Installer des plantes adaptées à des conditions variables (tantôt humides, tantôt sèches). On place les plus tolérantes à l’eau dans le bas, et les plus résistantes à la sécheresse sur les bords.
- Ajouter du paillis : Pour limiter les mauvaises herbes, garder l’humidité et ralentir le ruissellement.
À surveiller
- Pas en sol argileux mal drainé : Si l’eau ne s’infiltre pas en moins de 24 à 48 h, il faudra améliorer la structure du sol.
- Ne pas diriger l’eau vers un champ d’épuration (fosse septique).
- Éviter les plantes envahissantes : On mise sur des espèces indigènes, robustes et peu exigeantes.
- Ne pas le confondre avec un étang! Le jardin de pluie n’est pas forcément un bassin permanent. Il peut-être sec entre les pluies, voire sans eau de surface (trou rempli de roches).
Bon à savoir
- Un jardin de pluie peut être de petite taille (quelques mètres carrés suffisent pour commencer).
- Il peut être fait à la main, sans machinerie.
- Il est peu coûteux, surtout si on utilise des plantes locales récupérées ou divisées.
En résumé
Le jardin de pluie, c’est la rencontre entre l’écologie et l’esthétique. Il permet de gérer l’eau de façon naturelle, tout en créant un espace fleuri, vivant et utile pour l’environnement. Une belle solution, simple à mettre en place, qui fait toute la différence!
Bassins de rétention avec trappe à sédiments : maîtriser l’eau et la boue
C’est quoi, un bassin de rétention avec trappe à sédiments?
Un bassin de rétention, c’est une petite dépression (naturelle ou creusée) qui sert à retenir temporairement l’eau de pluie lorsqu’elle s’écoule rapidement sur un terrain. Il agit comme un réservoir tampon : l’eau y reste un moment, puis s’écoule lentement vers l’aval.
Quand on y ajoute une trappe à sédiments, on améliore encore son efficacité : la trappe ralentit davantage l’eau en entrée, ce qui permet aux particules de sable, de terre ou de boue de tomber au fond du bassin, avant qu’elles ne soient transportées dans les rivières.
À quoi ça sert?
- Réduire les risques d’inondation : Le bassin retient les excès d’eau pendant les fortes pluies et les relâche graduellement.
- Limiter l’érosion en aval : En ralentissant l’eau, on évite les torrents qui creusent les fossés ou emportent les chemins.
- Filtrer les sédiments : Grâce à la trappe, la boue et le sable ont le temps de se déposer, ce qui garde les ruisseaux plus propres.
- Protéger les milieux aquatiques : Moins de sédiments = moins de pollution = meilleure qualité de l’eau pour les poissons et les plantes aquatiques.
Comment ça fonctionne?
Le bassin est un trou peu profond, souvent en forme de cuvette, situé en bas d’une pente ou à un point d’accumulation naturelle. Il peut être paysagé selon les goûts.
Une trappe à sédiments est aménagée à l’entrée du bassin : c’est une petite zone où l’eau entre plus lentement, souvent séparée du reste du bassin par un petit seuil ou une rangée de grosses pierres.
L’eau ralentit, les particules se déposent, puis l’eau plus claire peut continuer son chemin vers un fossé, une noue ou un ruisseau.
À surveiller
Dimension adéquate : Le bassin doit être assez grand pour contenir l’eau de pluie provenant du terrain autour (selon la pente, le type de sol, la surface imperméable…).
Trappe accessible : La trappe à sédiments doit pouvoir être nettoyée facilement (à la pelle ou avec une petite machine).
Pas de vidange directe dans une rivière : L’idée, c’est de ralentir, filtrer et relâcher l’eau en douceur.
Entretien périodique : Il faut vider les sédiments accumulés une à deux fois par an (ou plus souvent si l’amont est très érodé).
Bon à savoir
- Ces bassins peuvent être intégrés naturellement dans le paysage, avec des plantes adaptées autour pour renforcer les berges et favoriser la biodiversité.
- Ils peuvent être sécurisés avec une pente douce pour éviter les chutes ou l’érosion des berges.
- Ils sont particulièrement utiles dans les milieux aménagés, en bordure de chemins ou autour de zones de construction.
En résumé
Le bassin de rétention avec trappe à sédiments est un outil simple et robuste pour mieux gérer les eaux de pluie tout en protégeant les milieux naturels. En ralentissant l’eau et en piégeant la boue, il permet de prévenir les inondations, d’éviter les dégâts et de maintenir la santé de nos ruisseaux et rivières.
Les seuils enrochés dans les fossés de drainage
C’est quoi, un seuil enroché?
Un seuil enroché, c’est simplement un petit barrage fait de grosses pierres, installé dans un fossé de drainage. Il ne bloque pas l’eau, mais ralentit son écoulement, un peu comme une série de mini-cascades. Ce type d’aménagement aide à limiter l’érosion, à protéger les habitats naturels et à réduire les dégâts en aval.
À quoi ça sert?
- Ralentir l’eau : Dans un fossé, l’eau peut parfois couler trop vite, surtout après de fortes pluies. Cela peut arracher la terre, creuser le fond du fossé et transporter des sédiments jusqu’aux rivières.
- Réduire l’érosion : Les seuils freinent l’eau, ce qui diminue sa force. Résultat : moins de ravinement, moins de boue dans les cours d’eau.
- Stabiliser le fond du fossé : En fixant le lit du fossé, les seuils empêchent qu’il s’enfonce ou se transforme avec le temps.
- Améliorer la qualité de l’eau : Moins de boue = moins de pollution transportée vers les rivières.
- Créer des micro-habitats : L’eau retenue entre les seuils peut former de petites mares, utiles pour certains insectes, amphibiens ou oiseaux.
Comment ça se fait?
Voici les grandes étapes d’un aménagement typique :
- Choisir les bons endroits : On place les seuils dans les portions pentues du fossé (mais pas trop non plus!), là où l’eau coule trop rapidement. Le haut du seuil aval doit être plus que le bas du seuil amont.
- Préparer le site : Le fond du fossé est dégagé et aplani localement pour accueillir le seuil.
- Installer les pierres : On dépose des pierres de bonne taille en travers du fossé, souvent en forme de « V » ouvert vers l’amont. L’amont du seuil est raide et diminue en pente jusqu’à rejoindre le fond du fossé. L’eau peut ainsi passer, mais elle est ralentie.
- S’assurer de la solidité : Les pierres doivent être stables et résister au passage de l’eau lors des fortes pluies. La taille des pierres augmentera avec la pente. Prenez plutôt du 8 à 12 pouces sur une portions pentues, et plutôt que du 4 à 8 pouces sur une faible pente.
À surveiller
- Pas trop haut : Un seuil trop haut peut bloquer l’eau et causer des refoulements. Il faut laisser un passage libre pour les petits débits.
- Pas trop rapprochés non plus : Si les seuils sont trop près les uns des autres, l’eau peut s’accumuler et déborder. L’espacement est à ajuster selon la pente du fossé.
- Matériaux stables : Évitez les pierres friables ou les matériaux légers qui pourraient être emportés.
- Entretien minimal mais nécessaire : Un coup d’œil après de gros orages suffit souvent. On vérifie si les pierres sont encore en place et si l’eau circule bien. Si l’amont du seuil est rempli de sédiment, il faudra le retirer.
Bon à savoir
- Ce type d’aménagement est simple à réaliser et peu coûteux, surtout si on a déjà des pierres sur place.
- On peut commencer par en faire un ou deux, et observer les résultats avant d’en ajouter d’autres.
- Ne pas réaliser de seuils enrochés dans un fossé municipal sans avoir obtenu toutes les autorisations requises.
En résumé
Les seuils enrochés sont des alliés discrets mais efficaces pour mieux gérer l’eau sur un terrain. Ils protègent les fossés, les rivières, et parfois même les chemins ou les maisons situés en aval. Un petit geste d’entretien de la nature, à la portée de tous!
Entrée de garage : bien penser la pente et les matériaux pour gérer l’eau
Pourquoi c’est important?
Une entrée de garage mal conçue peut causer plusieurs problèmes :
- Ruissellement intense vers la rue ou le fossé
- Érosion du terrain
- Accumulation d’eau devant le garage
- Pollution de l’eau de surface
- Glace l’hiver due à l’écoulement
Une bonne planification permet de gérer l’eau dès sa source, sans avoir à corriger les dégâts après.
Aménager en pente faible
Si la pente est FAIBLE :
Votre objectif sera de favoriser l’infiltration et diffuser l’eau latéralement
Matériau recommandé :
- Pavés perméables ou stabilisateurs de gravier (option plus durable)
- Roche concassée 0-¾ de pouce
- Gravier stabilisé ou poussière de pierre
Pourquoi? Ces matériaux laissent l’eau s’infiltrer naturellement dans le sol, plutôt que de ruisseler.
Bonnes pratiques :
- Éviter les bordures surélevées : Laissez l’eau s’échapper sur les côtés vers des bandes de végétation ou de gravier absorbant.
- Créer un léger bombement au centre : pour que l’eau s’écoule latéralement, et non directement vers la rue ou le garage.
- Planter des bandes végétalisées de chaque côté, pour absorber l’eau.
À éviter : Le compactage excessif ou les matériaux trop fins qui deviennent imperméables à force d’usage.
Aménager en pente forte
Si la pente est FORTE
Votre objectif sera de canaliser et freiner l’eau, éviter les dégâts à la base.
Matériau recommandé :
- Asphalte
- Béton
- Pavés autobloquants
- Pavés drainants résistants
Pourquoi? L’eau descend vite sur une pente raide : les matériaux friables seraient rapidement emportés ou ravinés.
Bonnes pratiques :
- Ajouter un dispositif de captation à la base :
-
- Grille transversale reliée à un puits sec
- Bande végétale en contrebas + tranchée drainante.
- Jouer sur la forme :
-
- Incliner l’entrée légèrement vers un côté, pour dévier l’eau vers une zone de gestion.
- Créer des petites ruptures de pente ou des seuils intégrés pour freiner l’eau.
- Stabiliser les abords : Utiliser des matériaux résistants ou végétalisés pour éviter l’érosion.
À éviter : laisser l’eau foncer tout droit vers la rue ou le garage sans gestion, surtout si le terrain gèle ou fond rapidement au printemps.
Pour mémoire
Type de pente | Matériau recommandé | Gérer l’eau comment? |
Faible | Roche 0–¾, gravier, pavés perméables | Infiltration, diffusion latérale, végétation |
Forte | Asphalte, béton, pavés stables | Canalisation contrôlée, captation en bas, formes |
En résumé
Une entrée mal conçue peut transformer chaque pluie en problème : flaques, érosion, glace, boue… Heureusement, avec les bons matériaux et quelques ajustements simples, vous pouvez laisser l’eau faire son chemin naturellement et sans dégâts.
- En pente douce? Optez pour des matériaux perméables comme les pavages drainants, et laissez l’eau s’infiltrer ou s’échapper doucement sur les côtés.
- En pente forte? Choisissez des surfaces solides comme l’asphalte, mais ajoutez des solutions pour capter ou détourner l’eau à la base, avant qu’elle ne cause des ravages.
Un pas pire geste d’aménagement, mais un grand pas pour préserver votre terrain, vos infrastructures et nos rivières!
En savoir plus : Coordonnées de la personne ressource
Raphaël Leblond | Coordonnateur au développement de projets hydriques
raphael.leblond@cobaric.qc.ca