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Portrait de l’état des ponceaux en forêt publique : Des ouvrages responsables d’une perte d’habitat pour le poisson et la faune aquatique

Scott, 25 avril 2024. – FORÊT PUBLIQUE. Le Comité de bassin de la rivière Chaudière (COBARIC) vient de terminer la caractérisation de plus de 500 ouvrages de traverses dans les secteurs de la zec Jaro (MRC Beauce-Sartigan) et de la forêt publique estrienne (unité d’aménagement 051-51 dans la MRC du Granit). Dans son rapport, l’organisme dresse un portrait de l’état de ces ouvrages et de leur impact sur les poissons. Ce portrait permet ainsi de fournir un outil pratique pour faciliter l’entretien et la réfection de ces ouvrages selon leur état.

Portrait de l’état des ponceaux

Pendant plusieurs semaines à l’été 2023, l’équipe terrain du COBARIC a caractérisé des centaines d’ouvrages de traverse : ponceaux, ponts, passages à gué, etc. Cette caractérisation consistait à mesurer et à évaluer l’état des ouvrages installés sur les chemins forestiers et ceux de véhicules hors route sur les terres publiques de son territoire.
En parallèle, l’équipe a procédé à une caractérisation des populations d’omble de fontaine (truite mouchetée). Il s’agissait de repérer les sites à fort potentiel, un critère pris en compte lors de la priorisation effectuée par la suite.

Parmi les faits saillants du rapport, il est à noter que :
▶ Sur les quelque 557 ponceaux évalués, près de 13 % (74) nécessitent une intervention à court terme pour limiter leurs dommages à l’habitat du poisson.
Seuls 40 % des ouvrages étudiés ont été classés comme étant en « bon état ».
La majorité des sites à potentiel faunique connaissent une problématique de sédimentation qui pourrait devenir nuisible à moyen et long terme pour les poissons.

Un outil de priorisation nécessaire

Ce portrait a permis de livrer aux acteurs du milieu un outil d’aide à la décision pour planifier l’entretien et la réfection des ouvrages de traverses. Cet outil devenait essentiel considérant le nombre d’ouvrages et la grandeur du territoire au vu des coûts que ces travaux représentent.
Selon Anthony Boutin, responsable du projet, la principale raison des problèmes rencontrés avec les ponceaux serait le manque d’entretien. « Il faut reconnaître qu’il peut être difficile de suivre de façon serrée l’état des ponceaux sur un territoire aussi étendu et de savoir où investir son argent. » Grâce à la base de données transmise, il sera plus facile d’agir stratégiquement.

« C’est comme s’ils repartaient de zéro, ils vont pouvoir faire des choix plus éclairés en connaissance de cause, mais ce sera aussi leur responsabilité de tenir ces informations à jour au fil des interventions. » conclut M. Boutin.

Ainsi, les divers gestionnaires concernés pourront mettre à jour le portrait réalisé et utiliser l’outil à bon escient. Ceux-ci sont responsables de l’entretien des chemins qu’ils créent. Parmi ces gestionnaires se trouve la Société beauceronne de gestion faunique inc. (zec Jaro), l’exploitant forestier Domtar, les clubs quads ainsi que le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la
Faune et des Parcs.

Conséquences des ponceaux en mauvais état

Un ouvrage de traverse en mauvais état, qu’il s’agisse d’un ponceau, d’un pont, d’un
passage à gué ou autre, peut engendrer ou renforcer des problématiques d’érosion
et de sédimentation dans les cours d’eau. Parmi les conséquences observables, il y a :
▶ la diminution de la qualité de l’eau
▶ le comblement des zones de frai
▶ l’obstruction des ouvrages eux-mêmes, causant une perte de connectivité entre les différents habitats du poisson
▶ des blessures aux branchies

Plusieurs partenaires impliqués dans le projet

Ce projet (en savoir plus) a été rendu possible grâce à une aide financière du ministère des Transports et de la Mobilité durable dans le cadre du volet Protection de la faune et des habitats fauniques du Programme d’aide financière aux véhicules hors route – Infrastructures et protection de la faune administré par la Fondation de la faune du Québec. Il a été appuyé par la Zec Jaro et la Fédération québécoise des clubs quads. La caractérisation des populations piscicoles a été pour sa part rendue possible grâce au soutien financier d’Héritage faune, fondation de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs du Québec, dans le cadre du programme Aménagement/acquisition d’habitats fauniques.

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