Milieux humides : combien y-en-a-t-il dans le bassin de la rivière Chaudière?

Marécages, tourbières, marais… les milieux humides jouent un rôle crucial pour l’environnement qui nous entoure. Et pour nous.

Un milieu humide est un endroit où l’on retrouve une quantité d’eau pour un temps donné qui influence la composition du sol ou de la végétation. Aujourd’hui, des mesures tendent à les protéger.

Pourquoi? Comment? Combien de milieux humides y-a-t-il dans le bassin versant de la rivière Chaudière? On répond à toutes ces questions maintenant!

Les milieux humides, nos précieux amis

Certains milieux humides contribuent à la qualité de l’eau, puisque leur végétation assainit l’eau et filtre la pollution.

D’autres limitent les dégâts causés par les inondations en atténuant les crues et en régulant le débit des rivières en saison chaude ou tempérée.

En cas de sécheresse, ils peuvent également contribuer au maintien des niveaux d’eau dans les nappes et dans les plans d’eau.

Dans un contexte où les changements climatiques accentuent la fréquence ou l’intensité de phénomènes comme les inondations ou les sécheresses, la revalorisation des milieux humides semble une solution toute trouvée. Eh oui, les fonctions de nos tourbières et marais rendent des services écologiques comme l’atténuation des effets néfastes d’événements climatiques extrêmes.

C’est pour cette raison que, depuis 2017, des mesures ont été prises au niveau provincial pour conserver et protéger les milieux humides.

Une loi pour préserver les milieux humides au Québec

La Loi sur la conservation des milieux humides et hydriques a été adoptée en 2017 par le gouvernement du Québec.

L’objectif de cette loi : freiner la perte de milieux humides et hydriques dans la province.

Le principe d’aucune perte nette occupe une place importante dans cette décision : si un milieu humide doit être détruit ou dégradé, d’autres doivent être créés ou restaurés en compensation.

Qu’impliquent ces mesures, concrètement?

L’activité humaine a causé une diminution importante de la superficie des milieux humides et hydriques ces dernières décennies.

Ils sont directement affectés, par exemple, par l’étalement urbain, la construction de routes et d’infrastructures, le drainage, tous associés au développement du territoire et de notre société.

Concrètement, la Loi sur la conservation des milieux humides et hydriques se traduit par l’élaboration de Plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH) par les MRC. Ces plans mettent en lumière les espaces en voie de développement et les milieux humides potentiels associés.

L’objectif est de maintenir le développement des municipalités tout en préservant les milieux humides et hydriques du territoire.

Exemples : Le PRMHH à la MRC du Granit  /  Le PRMHH à la MRC de  Beauce-Sartigan

En tant qu’organisme référent de la gestion intégrée des ressources en eau dans le bassin versant de la Chaudière, le COBARIC soutient les initiatives de conservation, de restauration et de création de milieux humides ou hydriques.

Nous travaillons notamment à valider la présence de milieux humides sur le territoire, puisqu’à ce jour, les données et les cartes disponibles manquent de précision pour bien aménager le territoire.

Combien y-a-t-il de milieux humides sur le bassin versant de la Chaudière?

Pour visualiser la répartition des milieux humides dans le bassin versant de la rivière Chaudière, nous utilisons 2 sources de données.

D’abord, il y a la cartographie des basses-terres du Saint-Laurent.
L’inventaire des milieux humides à cet endroit a principalement été réalisé par analyse de photos aériennes numériques récentes. Les informations de cette carte couvrent seulement la partie aval du bassin versant de la rivière Chaudière.

Pour le reste du bassin versant, la plupart des milieux humides potentiels sont cartographiés à partir des données de l’inventaire écoforestier du Québec méridional. Cependant, cet inventaire n’a pas pour but d’identifier des milieux humides, mais plutôt les types de peuplements, de sol et de drainage. C’est en regroupant certaines caractéristiques propres aux milieux humides qu’on peut établir la présence d’un milieu humide dit potentiel.

En utilisant ces deux sources de données, on obtient cette carte, non exhaustive, des milieux humides potentiels sur le bassin de la rivière Chaudière.

On peut voir qu’il y a plus de milieux humides dans les basses-terres que dans le reste du territoire. Ce contraste peut en partie s’expliquer par des différences d’informations (gardons en tête que les basses-terres du Saint-Laurent font partie des zones géographiques les plus documentées au Québec!).

La carte permet aussi et surtout d’observer qu’il semble y avoir des milieux humides à travers tout le territoire.

Si on les rassemble, les milieux humides potentiels occupent un territoire de plus de 750 km2, soit presque 10 % du bassin versant.

Leur présence en grand nombre et leur diversité montrent un fort potentiel concernant les services écologiques dont nous pourrions bénéficier.

Encore faut-il être sûr qu’un milieu humide est effectivement présent.

Confirmer la présence des milieux humides

On n’est jamais mieux servi que par soi-même

Pour confirmer ou non la présence et la nature d’un milieu humide, il faut impérativement se rendre sur place.

On réalise alors une caractérisation du milieu selon les espèces végétales rencontrées et le type de sol.

Ce travail est utile pour les citoyens, les entreprises ou les municipalités qui ont besoin de savoir s’il y a des milieux humides à l’endroit où un développement est souhaité par exemple.
Notre équipe de professionnels peut faire la caractérisation et la délimitation de milieux humides chez vous : n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations.