SUIVRE LA QUALITÉ DE L’EAU DE NOS COURS D’EAU : POURQUOI, COMMENT, QUELS RÉSULTATS?
Vous êtes-vous déjà demandé si l’eau de la rivière près de chez vous était de bonne qualité? Comment pouvons-nous le savoir? Chaque année, le Comité de bassin de la rivière Chaudière prend part au réseau de suivi de la qualité de l’eau, Réseau-Rivières, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et stations en partenariat qui permettent de suivre une douzaine de stations annuellement. De plus, depuis 2017, le COBARIC participe au programme de surveillance volontaire « Des rivières surveillées : s’adapter pour l’avenir », du Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) ainsi que le programme Survol Benthos afin d’analyser la santé des cours d’eau de son bassin versant.
Pourquoi suivre la santé d‘un cours d’eau?
Les cours d’eau sont des milieux hydriques vulnérables aux activités humaines et aux changements climatiques qui peuvent affecter l’écosystème d’un cours d’eau ou encore sa dynamique, et nous affecter en retour. En effet, l’eau des rivières, ou eau de surface, compte pour près de 60% de l’approvisionnement en eau potable de la Chaudière-Appalaches. C’est donc pour avoir un regard sur la qualité de l’eau qui circule dans le bassin versant et dans nos robinets, que plusieurs organismes réalisent le suivi de la santé des cours d’eau.
Plusieurs facteurs pour observer la santé d’un cours d’eau
Il existe plusieurs paramètres à prendre en compte pour évaluer la santé d’un cours d’eau. Par exemple, la mesure d’indicateurs physicochimiques, du débit de l’eau, de l’inventaire des espèces fauniques et floristiques présentes dans le cours d’eau ou encore la forme de ce-dernier.
Suivre l’évolution de tous ces paramètres est très utile pour :
- Comprendre un milieu et son écosystème
- Déceler des anomalies et cibler des zones où l’on devrait agir
- Suivre les répercussions d’un aménagement ou d’une action
Six paramètres évalués avec le Réseau-Rivières
Réseau-Rivières, c’est un réseau de suivi de la qualité de l’eau coordonné par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre des changements climatiques (MELCC). Une fois par mois, d’avril à novembre, des échantillons d’eau sont prélevés et transmis au laboratoire du ministère pour analyse. Dans le bassin versant de la rivière Chaudière, le COBARIC réalise l’échantillonnage de six des neuf stations permanentes réparties sur le territoire.
Le saviez-vous? Parfois, ce sont des citoyens qui se chargent de réaliser l’échantillonnage, de façon bénévole!
Les échantillons sont analysés par le ministère afin de produire l’Indice de qualité bactériologique et physicochimique 6 (IQBP6) Le « 6 » tient pour les six paramètres pris en compte dans le calcul de l’indice :
- Coliformes fécaux
- Chlorophylle A
- Azote ammoniacal
- Nitrites-nitrates
- Phosphore total
- Solides en suspension
Ces paramètres nous informent sur les bactéries et composés physicochimiques présents dans l’eau. La concentration de ces éléments est mesurée, puis une synthèse est réalisée, permettant d’avoir un indice de qualité globale.
Le benthos, un indicateur biologique de la santé des cours d’eau
Le « benthos » correspond aux macroinvertébrés benthiques, de petits organismes aquatiques qui sont en fait le stade larvaire de bien des insectes que l’on connaît :« petites bêtes » vivent sur le fond de l’eau ou près des berges et s’accrochent au substrat (roches, bois). Le benthos représente une source de nourriture pour d’autres espèces comme les poissons. Plus d’informations en vidéo sur notre page Facebook!
Pourquoi identifier le benthos?
Le benthos est un indicateur biologique qui permet de savoir si un cours d’eau est en bonne santé ou non. En effet, identifier le benthos, cela revient à faire l’inventaire des espèces de macroinvertébrés présentes dans un échantillon. Parmi ces espèces, certaines ont plus de « valeur », c’est-à-dire qu’elles sont témoin d’un environnement de meilleure qualité de même que certaines espèces sont plus représentatives de milieux perturbés soit plus pollués.
De cette manière, les caractéristiques propres aux espèces présentes dans un échantillon ainsi que leur nombre et diversité nous informent sur la qualité de leur habitat, et donc de l’eau. Parce qu’un milieu de vie qui présente une belle diversité d’êtres vivants est synonyme d’un habitat en bonne santé!
Le suivi de l’indice de santé du benthos est aussi pris en compte dans la mise à jour du Plan directeur de l’eau.
L’équipe du COBARIC réalise le suivi et l’identification du benthos depuis 2017. Bon an mal an, de 2 à 12 stations sont échantillonnées sur son territoire. Les échantillons prélevés durant le mois de septembre sont identifiés à l’hiver puis envoyés au laboratoire du G3E pour vérification et officialisation des résultats. Les résultats sont ensuite entrés dans la base donnée du G3E et accessibles via leur carte interactive.
Avec tout ça, nos cours d’eau sont-ils en bonne santé?
De manière générale, l’IQBP6 et l’indice de santé du benthos révèlent que l’eau de la rivière Chaudière et ses tributaires est relativement de bonne qualité (sur une échelle allant de 0 à 100, 0 étant pour une eau de très mauvaise qualité et 100 pour une eau de bonne qualité). Des variations peuvent se faire sentir, notamment dans les milieux où l’activité humaine est plus intense (urbain, agricole…). C’est pourquoi un réseau de suivi de la qualité de l’eau annuelle est plus qu’essentiel!
Le benthos est un indicateur biologique qui permet de savoir si un cours d’eau est en bonne santé ou non. En effet, identifier le benthos, cela revient à faire l’inventaire des espèces de macroinvertébrés présentes dans un échantillon. Parmi ces espèces, certaines ont plus de « valeur », c’est-à-dire qu’elles sont témoin d’un environnement de meilleure qualité de même que certaines espèces sont plus représentatives de milieux perturbés soit plus pollués.
De cette manière, les caractéristiques propres aux espèces présentes dans un échantillon ainsi que leur nombre et diversité nous informent sur la qualité de leur habitat, et donc de l’eau. Parce qu’un milieu de vie qui présente une belle diversité d’êtres vivants est synonyme d’un habitat en bonne santé!
Le suivi de l’indice de santé du benthos est aussi pris en compte dans la mise à jour du Plan directeur de l’eau.
Station | Moyenne IQBP6 2018-2020 | Qualité |
---|---|---|
Rivière Chaudière, Notre-Dame-des-Pins | 71 | Eau de qualité satisfaisante : permet généralement tous les usages |
Rivière Chaudière, Saint-Ludger | 89 | Eau de bonne qualité : permet généralement tous les usages, y compris la baignade |
Rivière Famine Saint-Georges-de-Beauce | 78 | Eau de qualité satisfaisante : permet généralement tous les usages |
Rivière Chaudière, Scott | 85 | Eau de bonne qualité : permet généralement tous les usages, y compris la baignade |
Rivière Chaudière, Charny | 80 | Eau de bonne qualité : permet généralement tous les usages, y compris la baignade |
Rivière Beaurivage, Saint-Étienne-de-Lauzon | 59 | Eau de qualité douteuse : certains usages risquent d’être compromis |
Rivière Bras Saint Victor, Beauceville | 71 | Eau de qualité satisfaisante : permet généralement tous les usages |
Rivière Du loup, Armstrong | 94 | Eau de bonne qualité : permet généralement tous les usages, y compris la baignade |
Rivière Chaudière, Saint-Romuald | 63 | Eau de qualité satisfaisante : permet généralement tous les usages |
Rivière Bras d’Henri, Saint-Gilles | 42 | Eau de qualité douteuse : certains usages risquent d’être compromis |
Rivière Noire, Pointe-Saint-Gilles | 2 | Eau de très mauvaise qualité : tous les usages risquent d’être compromis |
Ruisseau Des Meules | 75 | Eau de qualité satisfaisante : permet généralement tous les usages |
Rivière Aux Pins | 14 | Eau de très mauvaise qualité : tous les usages risquent d’être compromis |
Station | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | Indice |
Arnold, Saint-Augustin-de-Woburn | N/A | N/A | 87.12 | 82.04 | Bon |
Chaudière, Frontenac | 80.50 | 92.87 | 91.62 | 85.03 | Bon |
Portage, Saint-Théophile | N/A | N/A | 84.62 | 86.16 | Bon |
Du Loup, Saint-Théophile | 73.39 | 83.88 | 83.61 | 80.86 | Bon |
Famine, Saint-Georges-de-Beauce | N/A | N/A | 86.20 | 93.28 | Bon |
Bras Saint-Victor, Beauceville | N/A | N/A | 79.29 | 79.89 | Bon |
Des Fermes, Saint-Joseph-des-Érables | N/A | N/A | 82.50 | 79.35 | Bon |
Pouliot, Saint-Joseph-de-Beauce | N/A | N/A | 72.73 | 76.42 | Bon |
Indice de santé biologique Survol – ISBsurvol | Mauvais <45[/av_cell][av_cell col_style='' av_uid='av-1n1hpnk']Précaire 46-74[/av_cell][av_cell col_style='' av_uid='av-199lrwg']Bon >75 |
Et aussi… la caractérisation!
On vous en parlait plus tôt, plusieurs paramètres sont à prendre en compte dans l’analyse d’un cours d’eau. Dans les projets mis en œuvre par le COBARIC, il y a toujours une phase de caractérisation. Cela consiste à parcourir un territoire donné, à pied, en canot, en voiture ou par drone pour observer et relever tout ce que l’on voit, et qui pourra être déterminant dans la suite du projet. C’est un processus qui peut sembler long et fastidieux, cependant il est essentiel pour comprendre les dynamiques du milieu.
Durant la phase de caractérisation, il est aussi très utile de recueillir les expériences et impressions des résidents et acteurs de l’eau (municipal, agricole, forestier, riverains), qui, par leur expérience, peuvent nous apporter de précieuses informations quant à l’évolution d’un cours d’eau, et aux pratiques de chaque usager.
À venir : des fiches localisées pour avoir l’information selon votre bassin versant!