Travailler dans un organisme de bassin versant, c’est comment?

Il y a quelques semaines, tous les membres du bureau sont passés à table pour répondre à quelques questions. Le but? En savoir un peu plus sur leur rôle au sein de l’organisme. Loin de nous l’idée de faire l’apologie du COBARIC, il s’agit plutôt d’essayer de comprendre ce qui peut se passer au sein d’un OBV, à travers les mots de ceux qui y travaillent. Motivations, préférences, projets phares…aujourd’hui, ils répondent à trois questions, et pas des moindres!

Au COBARIC, tout le monde est en contact avec le terrain, à sa façon. Comment cela se manifeste-t-il dans ton poste?

Véronique, directrice générale : Aujourd’hui, mon quotidien comporte des responsabilités au niveau administratif. Pourtant, c’est important pour moi de garder le contact avec le milieu naturel. Mes journées préférées sont celles que je peux passer sur le terrain à faire de la caractérisation de cours d’eau, du labo pour l’identification du benthos. Cela se manifeste aussi avec les sorties avec nos acteurs, c’est-à-dire aller sur le terrain pour leur présenter un milieu, un aménagement ou une problématique.

Trois membres de l'équipe du COBARIC chargés de réaliser la pêche électrique à des fins de caractérisation de la population piscicole du cours d'eau.
Un poisson pêché est mesuré pour évaluer son stade de développement
En extérieur. Véronique Brochu, directrice générale du COBARIC, répond aux questions d'une citoyenne.

Mathieu, chargé de projets et de la berce du Caucase : Au COBARIC, nous menons plusieurs projets sur le bassin versant, selon les problématiques propres au territoire et aux préoccupations des acteurs locaux. Mon poste me permet non seulement de monter un projet, mais aussi de le réaliser, sur le terrain. Aussi, je suis en contact avec plein d’acteurs, que ce soit des élus, des organismes financeurs ou des employés municipaux, qui connaissent leur territoire, ses problématiques et qui savent nous aiguiller quand nous intervenons.

Raphaël, chargé de projets et technicien de rivières : Sur le terrain, c’est la partie diagnostic et résolution de problèmes qui me plaît. Parfois quand on se déplace, on se rend compte que la situation diffère de nos attentes. C’est un moment où il faut mobiliser ses connaissances, comprendre la situation et trouver des solutions pour changer la donne et l’améliorer pour du long terme, le plus possible.

Émilie, chargée de projets en communication : Travailler dans un OBV, c’est se découvrir des talents et les mettre à profits. Organisation d’événements, créations de dépliants, mise en page de documents, il faut savoir réaliser des tâches tellement différentes! En tant que chargée de projets en communication, j’ai notamment quelques tâches récurrentes en événementiel, qui comptent parmi mes préférées. Il y a par exemple la Corvée Chaudière, qui consiste à se promener en canots sur la rivière pour collecter les déchets que l’on voit. À ce moment, on agit directement sur la qualité de l’environnement, tout en mobilisant les citoyens.

« Travailler dans un OBV, c’est se découvrir des talents et les mettre à profits. »

Sur un chemin en milieu forestier, un groupe de personnes écoute le guide.
Les bénévoles posent fièrement devant les 391 livres de déchets ramassés en moins de 3 heures au ruisseau Dupuis à Sainte-Marie.

Œuvrer dans la gestion intégrée de l’eau, c’est finalement réaliser des projets avec les acteurs locaux, que cela soit pour l’aménagement de cours d’eau, l’amélioration de la biodiversité, la sensibilisation des usagers… Quelle part des responsabilités de l’organisme t’importe le plus?

Véronique, directrice générale : Il y a bien sûr notre mission : la gestion de l’eau, l’amélioration de la qualité d’eau. Le fait est que nos acteurs comptent sur l’organisme pour les accompagner ou les aider dans leur propre cheminement. Quand on réalise un projet, on constate vite que ça aide vraiment le milieu municipal, nos agriculteurs, nos citoyens, nos associations riveraines… Je prends vraiment à cœur de répondre aux besoins de nos acteurs.

Anthony, technicien de la faune : Agir en faveur de l’environnement dans lequel j’ai grandi, c’est très motivant. Nos interventions sur le terrain sont concrètes et ont pour but d’améliorer la qualité de l’eau.

l'équipe terrain caractérise les bandes riveraines du lac des îles
Près d'un ruisseau, le talus est réaménagé pour éviter son érosion et un lit de branches de saule de l'intérieur est installé, plus tard recouvert de terre à l'aide d'une pelle mécanique

Marie-Ève, coordonnatrice de projets et géomatique : Pouvoir sensibiliser les gens, rendre l’information accessible. L’un de nos objectifs, c’est aussi de permettre aux citoyens d’être conscients de leur environnement, qu’ils comprennent les causes des problématiques qui les touchent. C’est toujours un sentiment de victoire que de constater qu’ils apprennent et même, parfois, qu’ils changent leurs habitudes!

« L’un de nos objectifs, c’est aussi de permettre aux citoyens d’être conscients de leur environnement »

Plusieurs projets ont été lancés depuis les débuts du COBARIC, en 1994. Quel projet compte parmi les plus importants pour toi?

Mathieu, chargé de projets et de la berce du Caucase : Pour moi, ce serait le projet de lutte à la berce du Caucase, mené de concert avec les 9 organismes de bassins versants de Chaudière-Appalaches. Ce projet nous a permis de développer et tester des techniques, de comprendre la propagation de cette plante envahissante à l’échelle de toute une région. Nous avons beaucoup collaboré entre organismes, et cela m’a permis d’acquérir une vision d’ensemble de la région, au-delà des limites du bassin versant.

Pauline, chargée de projets PDE et coordonnatrice des mandats : Pour moi c’est évidemment le Plan directeur de l’eau! C’est une précieuse compilation d’informations sur notre territoire, autant sur les éléments d’ordre naturel qu’économique. Aucun autre outil de planification territoriale ne détient toute cette information à un seul endroit. Il mérite vraiment d’être reconnu, même si son contenu n’est pas toujours accessible. (Promis, on y travaille!)

Véronique, directrice générale : Un projet qui a changé ma perception des choses et développé mes compétences et connaissances, c’est le Système de surveillance de la rivière Chaudière (SSRC). C’est un dossier que j’ai dû rattraper à mon arrivée en 2016, alors que je n’y connaissais rien du tout. Selon moi, c’est LE projet qui démarque le COBARIC parmi les autres organismes de bassin versant. Ce projet a commencé en 2009, et il est toujours actif! C’est en partie grâce au SSRC que nous pouvons développer autant de projets avec nos partenaires actuels.

« C’est en partie grâce au SSRC que nous pouvons développer autant de projets avec nos partenaires actuels. »

Abonnez-vous au système de surveillance de la rivière Chaudière en cliquant sur cette image.

Grâce à son équipe multidisciplinaire, le COBARIC travaille de concert avec les différents acteurs de son territoire pour trouver des solutions aux problématiques soulevées. Et ces acteurs sont nombreux : MRC, municipalités, producteurs agricoles et forestiers, propriétaires riverains et bien d’autres. Chacun d’eux a ses spécificités et ses enjeux liés à l’eau, une ressource naturelle précieuse sur laquelle chacun a un impact. Pour favoriser la pérennité des actions réalisées sur le territoire, le COBARIC, en tant d’organisme coordonnateur, informe et oriente chacun des acteurs sur les usages de l’eau, en fonction de leurs besoins et activités.

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