Quelle qualité d’eau dans la rivière Chaudière et son bassin versant?
Chaque année, le Comité de bassin de la rivière Chaudière réalise le suivi de la qualité de l’eau à différents endroits de la rivière Chaudière ainsi que sur plusieurs de ses tributaires. En plus d’obtenir un état de la qualité de l’eau dans nos rivières, ce suivi est utile pour détecter des anomalies, ou encore suivre les répercussions d’une intervention terrain.
Retrouvez dans cet article les résultats des stations étudiées par le COBARIC en 2022.
Sur cette page :
Deux indicateurs utilisés en 2022
Indicateur 1 : Indice de qualité bactériologique et physicochimique
En 2022, 11 stations ont été échantillonnées dans le cadre du programme Réseau-Rivières, un réseau de suivi de la qualité de l’eau coordonné par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre des changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).
Pour obtenir l’indice de qualité bactériologique et physicochimique (IQBP6), 6 paramètres sont pris en compte :
- Coliformes fécaux
- Chlorophylle A
- Azote ammoniacal
- Nitrites-nitrates
- Phosphore total
- Solides en suspension
D’avril à novembre, le COBARIC prélève un échantillon d’eau une fois par mois à chaque station. Ces échantillons sont ensuite envoyés au ministère pour analyse. L’indice de qualité bactériologique et physicochimique transmis par le ministère pour chaque station correspond à la moyenne des 3 dernières années d’échantillonnage.
Indicateur 2 : Indice SurVol Benthos
Le benthos est un indicateur biologique (ou bioindicateur) qui permet de savoir si un cours d’eau est en bonne santé ou non. Couplé avec l’IQBP6, l’indice SurVol Benthos (ISB) permet d’avoir plus de précisions sur la santé et la qualité de l’eau.
Le « benthos » correspond aux macroinvertébrés benthiques, c’est-à-dire des microorganismes sans colonne vertébrale qu’on peut voir à l’œil nu. On parle alors d’insectes principalement, mais aussi de mollusques, crustacés et vers. Ils vivent dans le fond des cours d’eau ou près des berges et s’accrochent au substrat, comme les roches et le bois. Ils sont récoltés par l’équipe du COBARIC à l’automne soit en septembre.
Pour chaque échantillon, le COBARIC identifie et classe les macroinvertébrés selon une méthodologie développée par le MELCCFP. Les résultats permettent de déterminer la qualité de l’habitat, la diversité et la quantité d’individus et, par extension, la qualité de l’eau. En effet, certains groupes sont plus sensibles que d’autres à la mauvaise qualité de leur milieu, alors que d’autres survivent très bien dans des milieux dégradés.
Le COBARIC envoie ensuite ses résultats au Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) pour vérifier et officialiser les résultats. Deux des stations échantillonnées s’intègrent dans le projet Des rivières surveillées, s’adapter pour l’avenir.
En 2022, 11 stations ont été échantillonnées pour étudier le benthos dans le bassin versant de la rivière Chaudière. Il y avait 3 nouveaux cours d’eau cette année : la rivière Filkars (Saint-Patrice-de-Beaurivage), la rivière Bras d’Henri (Saint-Narcisse-de-Beaurivage) et la rivière des Îles Brûlées (Saint-Bernard).
Vous pouvez consulter les résultats de l’ensemble des cours d’eau suivis au niveau de SurVol Benthos sur le territoire québécois, dont les 11 stations échantillonnées par le COBARIC, sur leur carte interactive.
Qualité de l’eau dans la rivière Chaudière et ses tributaires : les derniers résultats
Voici les résultats des inventaires de macroinvertébrés benthiques et de l’indice de qualité bactériologique et physicochimique pour chaque rivière échantillonnée entre 2019 et 2022. Les rivières sont classées d’amont en aval, vous pouvez vous référer à la carte ci-dessus pour localiser les rivières et les points de prélèvement.
Résultats qualité de l’eau dans la rivière Chaudière et ses tributaires :
Une eau de bonne qualité dans la majorité des cours d’eau échantillonnés
Les résultats (IQBP6 et SurvolBenthos) indiquent que la qualité de l’eau des rivières est globalement bonne dans l’ensemble du bassin versant. Les stations échantillonnées sont classées d’amont en aval de la rivière Chaudière. L’amont se trouve à la source de la rivière Chaudière, soit au lac Mégantic, alors que l’aval se trouve à la fin de la rivière Chaudière, soit à Lévis. Ainsi, d’amont en aval, on parle des rivières Arnold, Bras Saint-Victor, Famine, Pouliot, des Fermes et Beaurivage. Ces rivières se jettent dans la rivière Chaudière. Toutes indiquent une qualité d’eau satisfaisante à bonne selon les échelles des deux indices.
Une eau de moins bonne qualité dans le bassin versant de la rivière Beaurivage
Malgré que l’eau dans la rivière Beaurivage est de qualité satisfaisante selon la moyenne 2019-2021 des résultats IQBP6, les résultats des cours d’eau qui se jettent dans la Beaurivage indiquent une eau de qualité mauvaise à très mauvaise.
C’est le cas pour la rivière Noire (moyenne IQBP6 : eau de très mauvaise qualité) et la rivière Bras d’Henri (IQBP6 2019-2021 et indice SurvolBenthos 2022 : eau mauvaise).
Qu’est-ce qui peut expliquer ces mauvais résultats? Plusieurs facteurs ont une incidence sur la qualité de l’eau : l’absence de bandes riveraines, l’érosion des berges, la présence de résidences et d’installations septiques près des cours d’eau, les activités agricoles, le réseau routier, les rejets d’eaux usées, etc. Il est difficile d’isoler un seul facteur. Seule une étude détaillée permettrait d’obtenir un portrait complet de la situation et d’expliquer plus en détail ce qui se passe dans l’ensemble d’un bassin versant, comme celui de la rivière Beaurivage..
CE QU’IL FAUT RETENIR de la qualité de l’eau dans la rivière Chaudière et ses tributaires
Que la qualité de l’eau dans une rivière soit bonne ou mauvaise, il est important de suivre son évolution de façon régulière. Avoir plusieurs données permet de garder un œil sur l’évolution de la qualité de l’eau à travers le temps et d’identifier plus rapidement des changements.
Lorsqu’on observe la persistance d’une mauvaise qualité d’eau ou une dégradation progressive, le COBARIC l’identifie comme un élément problématique sur lequel il serait bon d’intervenir, pour
- comprendre les raisons du problème, et
- proposer des solutions pour remédier au problème.
Ainsi, dans le but de déceler d’éventuelles problématiques, certaines municipalités du territoire financent le COBARIC pour le suivi de stations spécifiques situées sur leur territoire pour 2023. Comme elles, vous pouvez faire appel à nous jusqu’au 30 avril maximum pour suivre la qualité de vos cours d’eau cette année.
Vous voulez en savoir plus?
Consulter l’Atlas de l’eau! Cet outil développé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) regroupe l’historique des données de qualité d’eau au Québec.