Restauration de l’habitat de l’omble de fontaine Prévost-Gilbert

L’excavation qu’a subi le cours d’eau, il y a une vingtaine d’années et qui visait à éviter les débordements, a dessiné une morphologie uniforme en forme de trapèze. Le lit mineur du cours d’eau s’en est trouvé élargi et la colonne d’eau en étiage y est de moins de 5 cm sur une grande partie. Les spécimens de SAFO sont alors restreints dans les seules fosses trouvées en aval des ponceaux, ce qui les exposent à la prédation et encourage le cannibalisme des plus petits sujets. Les données de la caractérisation effectuée en 2017 indiquent d’ailleurs une faible proportion d’alevins.

Le ruisseau présente généralement peu d’abris, de frayère et de fosse pour l’omble de fontaine. Des niches d’érosion sont présentes un peu partout le long du tronçon, favorisant la mise en suspension de sédiments fins nuisible aux frayères. L’ensemble de l’aval des ponceaux est caractérisé par un élargissement du lit dû aux turbulences hydrauliques. Un des ponceaux a engendré une érosion aggravée du talus qui amène du sédiments fins dans le ruisseau.

Les bandes riveraines sont différentes en fonction du propriétaire. Certaines présentent un excellent couvert mais envahissent le chenal d’écoulement (aulnaie) et d’autres sont très peu végétalisées. Une section ne présente même aucun arbuste ou arbre, ce qui engendre un fort ensoleillement et une augmentation de la température, de même qu’une prédation facilitée. Cette même section présente des talus à fortes pentes sur la rive droite dont quelques sections décrochées et certaines à venir. Le lit d’étiage, large d’environ 1.5m et sans chenal d’étiage, est inapproprié pour l’omble de fontaine.  En général, peu d’arbres sont présents dans les bandes riveraines.